L’union
entre l’UDI et le Modem pourrait bien faire naître un grand parti au centre de
l’échiquier politique Français. Les 35 000 militants du Mouvement Démocrate
vont rejoindre les 50 000 adhérents de l’UDI pour faire de ce « mariage »
un Mouvement équivalent aux grandes formations politiques.
Nul
ne doute que derrière cette démarche, l’élection Présidentielle soit en ligne
de mire. L’arrivée de François Bayrou à l’UDI, c’est la certitude de figurer à
cette échéance majeure qui est l’unique motivation du Béarnais. Même si pour
cela, il faudra aussi une primaire "du centre" avec comme à chaque
fois la question de l’indépendance vis a vis de l’UMP. Pour mémoire le dernier de notre mouvance politique à avoir été élu président de la République fut Valéry
Giscard d'Estaing en 1974.
Sur
le papier l’histoire commence donc bien. L’UDI devient grand et le Modem en
profite pour récupérer un groupe parlementaire. Les échéances européennes
seront les fonds baptismaux du dernier né, il est trop tard pour installer une
marque nouvelle pour les élections municipales.
Le
chemin n’est pourtant pas simple :
Jean
Louis Borloo a déjà fort à faire pour convaincre les composantes (le Nouveau
Centre, le Parti Radical, la Force Européenne Démocrate, l’Alliance Centriste …)
d’accepter de déposer pavillons pour ne porter qu’un drapeau, accepteront-ils
ce « beau père » encombrant ?
La
question du leadership va naturellement se poser. Peut-il y avoir dans un
mouvement politique deux patrons, deux crocodiles males dans le même marigot,
deux détenteurs de la parole et surtout qui obtiendra le carnet de chèque ?
Autres
difficultés, pour bien connaître ce mouvement pour lequel j’ai beaucoup donné,
ayant fait le chemin du Modem à l’UDI, au lendemain de l’annonce du soutien de
François Bayrou à François Hollande, nous avons laissé derrière nous, soit des
hommes de pailles soit les défenseurs de la ligne d’union avec le PS. Ce retour
dans le giron du centre droit, se peut-il dans la douceur ?
Alors
que les cadres Modem eux négocient, opportunément, une place sur les listes UDI
aux élections municipales, que se passera t’il pour les militants en cas d’union
avec l’UMP ?
Dans
certaines villes, à l’image de Jean François MARTINS à Paris, seul conseiller
Modem, qui a rejoint les rangs d’Anne Hidalgo, les cadres ont déjà finalisé les
alliances avec les maires sortants Socialistes. Seront-ils mis en marge de
cette nouvelle «Alternative» ? François Bayrou va t-il laisser se poursuivre
les négociations à Dijon, à Clermont Ferrand, à Marseille où Jean Luc Benhamias
est tenant de cette ligne d’union à Gauche ? Vont-ils créer un nouveau parti
politique, eux aussi ?
Si l’intérêt de François Bayrou de
rejoindre l’UDI est réel, si le gain pour l’UDI d’accueillir François Bayrou
est vérifiable, il reste beaucoup de questions et il semble que les militants
du Modem d’aujourd’hui ne soient à leur tour les petites pièces d’une dote qui
ira dans la corbeille de la mariée et que la dragée risque d'être dure à avaler
!