Une photographie avant la trêve des confiseurs.


Cette élection présidentielle nous réserverait-elle encore des surprises ? Ce qui est sûr, c’est qu’il ne faut pas omettre de regarder le journal télévisé le dimanche soir. A chaque semaine un nouveau candidat.

Voici donc, entrer dans la course élyséenne, Dominique Galouzeau de Villepin. Gaulliste et chiraquien, il vient chasser sur les terres centristes. Le président de la République Solidaire est à ce jour crédité, comme Hervé Morin (Nouveau Centre), Nicolas Dupont-Aigan (Debout la République) et Christine Boutin (Parti Chrétien Démocrate), de 1% des intentions de vote. Il y a là, pas loin de 5 points pris à leur famille d'origine.

Mauvaise passe pour les Verts, inaudibles, alors que la convention onusienne pour le climat s'est achevée à Durban, l’écho médiatique n’a pas pour autant donner de la voix à Eva Joly, qui reste en dessous de la barre fatidique avec 4.5%.  La candidate (Europe Écologie Les Verts) paie à l'évidence l'accord avec le PS,  pour sauver des circonscriptions, qui se révèle désastreux sur le fond et  pose la question de l'intérêt d’une candidature écologiste à la présidentielle.

Quant à Jean Pierre Chevènement (président du Mouvement Républicain et Citoyen), Corinne Lepage (Cap 21),  Nathalie Artaud (Lutte ouvrière) et Philippe Poutou (Nouveau Parti Anticapitaliste) à 0.5 %, pour eux cette question de l’utilité ne se pose même pas. Pire encore pour le fondateur du C.r.a.n, Patrick Lozès, qui n’est pas entré dans le périmètre des sondages.

L’Union est payante en revanche à la gauche de la gauche.  Jean Luc Mélenchon, (Front de gauche et Parti communiste Français), avec  le bruit et la fureur, est crédité de 6.5 % des voies.

Alors que Marine Le Pen (Front National)  perd sensiblement, passant de 20% des intentions de vote à  13%, François Bayrou (Mouvement Démocrate) bénéficie de son excellent début de campagne. Le candidat centriste donne le tempo avec le « produire et acheter français » et est crédité de 13%, c’est mieux qu'à la même époque en 2007 et de bonne augure. Comme l'a fait remarquer Franz-Olivier Giesbert, "c'est peut-être son tour".

Reste le candidat socialiste qui dit « ne pas être tenu par les traités européens » et « ne pas être engagé par le programme de son parti », laissant au passage les 2.5 millions de votants aux primaires socialistes, je les  imagine un peu sur leur faim ; François Hollande (Parti Socialiste) doit faire face à des soupçons de financement douteux des fédérations du mouvement qu’il a dirigé pendant dix années. Son score de premier tour s’affaisse un peu, mais au second, il caracole toujours en tête face à un président sortant, Nicolas Sarkozy (Union pour un Mouvement Populaire) pas encore candidat, qui se débat avec les agences de notations pour ne pas perdre le triple A de la France.

A treize jours de Noël, on imagine ce que certains attendent au pied du sapin.

Pour moi, c'est François Bayrou !

François BAYROU, la campagne est lancée.

Pour la troisième fois, le candidat centriste se lance à l’assaut de la France et des français. Aujourd’hui encore, il donne le tempo, il se présente en homme libre, celui qui a vu la crise et qui en a averti les français.

Cela ne peut plus durer. Il faut un choc salutaire pour qu’après cette élection la France sorte de l’impuissance. Sa campagne aura pour arme celle de la vérité.
La France ne vit pas une crise, mais un affaiblissement continue. Il faut regarder en face la situation et mobiliser les forces du pays pour regagner le terrain perdu.
Il faut produire en France, avoir une volonté nouvelle pour changer les habitudes ; faire de la consommation une arme de soutient actif à l’économie française.
Il faut instruire, la clef du monde à venir est la rencontre entre la formation, la recherche et la production.
Il faut remettre sur pieds les finances du pays ; pas pour satisfaire les marchés, pas pour les autres mais pour l’indépendance de notre pays.
Le peuple ne peut compter que sur ses seules forces. Notre destin est entre nos mains. François Bayrou veut donner une ligne claire et la même pour tous.
Il appele à l’effort national, demandant plus à celui qui peut donner plus et moins à celui qui peut donner moins. Il veut restaurer l’impartialité de l’État. Il veut l’égalité réelle entre les hommes et les femmes et engagera la séparation des pouvoirs dans la Justice et les médias.
Il veut lutter contre l’extrémisme pour éviter les larmes de sang. Tourner la page sur les partis hégémoniques et garantir la fin des affaires qui salissent le pays.
Entendre les sans voix, les décrocheurs, les paysans, les ouvriers, les enfants qui tiennent les murs, il veut parler aux plus petits d’entre nous.
Pour gouverner la France, il faut une majorité large. A situation exceptionnelle il faut un esprit d’unité nationale, ouvert aux réformistes et une majorité du courage.
La France, comme l’Europe, doit formuler un projet de développement de l’être humain dans toutes ses dimensions.
Les obstacles ne sont pas invincibles. Avec son bagage de vie, François Bayrou veut être au seul rendez vous qui vaille, l’élection présidentielle, pour un peuple qui va décider de se lever.

Un gouvernement d’union nationale plébiscité.

Une enquête conduite par Ifop et Planet.fr a fait récemment  apparaître que lorsque  les français ont le choix de la composition d’un  gouvernement entre  des personnalités ayant occupées la fonction de "Ministre", c’est un gouvernement d’union nationale qui est plébiscité.
Selon ce sondage, Dominique Galouzeau de Villepin est le Premier ministre idéal, son discours sur le vieux continent doit y être pour beaucoup. C’est Pierre Bérégovoy qui lui ravirait la place en cas de victoire de la gauche. Pour la dream team, les postes régaliens se partagent de manière équitable.  La force va à la droite, l’Intérieur avec la police,  pour  Charles Pasqua et son désormais célèbre : « il faut terroriser les terroristes ».  La défense et la grande muette à Michelle Alliot-Marie. En revanche, l’idée de Justice, revient à Robert Badinter, le père de la suppression de la peine de mort et le Docteur Bernard Kouchner, « globe trotter » et « french doctor » irait au quai d’Orsay, qui ne se souvient du déchargement de sacs de riz.
Le grand argentier de la France est une personnalité "compatible", Jacques Delors et évidemment Jack Lang comme éternel ministre de la Culture , à qui les français laissent aussi l’Éducation nationale, pour finir le tour de table du Conseil.
Outre le côté sympathique de la démonstration, ce gouvernement « type » laisse à voir deux choses : qu’il faut être retiré des affaires pour entrer dans la mythologie, sauf peut-être pour Jack Lang et encore. En effet, François Fillon, Alain Juppé, Laurent Fabius, dans le feu de l’action et autre Christine Lagarde pourtant patronne du FMI, n’ont pas été sacrés, pas plus que Nicolas Sarkozy, qui de ses propres mots a tué le job de Ministre de l’intérieur.
Le deuxième enseignement et de loin le plus important, c’est que l’idée de prendre les meilleurs pour chaque poste est séduisante. C’est ce dont nous rêvons avec François Bayrou depuis bien longtemps ! C’est aussi ce qu’a raté Jacques Chirac, élu avec 80 % des voix face au Front National, en 2002. En France le bipartisme est résistant.
Et si l'élection présidentielle de 2012 donnait l’occasion à cette utopie de voir le jour?

Un livre pour le week-end !

« Si nous continuons à faire payer les classes moyennes toujours plus pour leur donner toujours moins, non seulement c’est leur adhésion au contrat républicain que nous mettons en péril, mais c’est le contrat républicain lui-même qui n’y survivra pas. » Laurent Wauquiez (La lutte des classes moyennes).

Après son ouvrage (Un Huron à l'Assemblée nationale), paru aux éditions « Privé » en 2006, où l'on découvrait l’apprentissage de la politique sur le terrain de Laurent Wauquiez auprès de Jacques Barrot et les premiers pas du Benjamin de l’Assemblée nationale au palais Bourbon ; c’est dans un plaidoyer pour relancer l’ascenseur social et redonner sa valeur au travail que nous  retrouvons celui qui est aujourd’hui Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche.
A 36 ans, il est probablement l’un des plus fins limiers de sa génération. Il a choisi de s’adresser cette fois directement aux anonymes, « ceux qui font tourner la république » par leur travail, qui gagnent trop pour toucher le moindre subside de la collectivité et pas assez pour vivre  serein.  Inquiet de l’évolution de notre société qui fait que la génération à venir paupérise elle aussi, il avance sur les pas   des rigoristes en direction de l’Etat et égratigne au passage son ami Jean Louis Borloo, qu’il juge être passé maître dans l’art des annonces coûteuses.
La genèse de cette prise de conscience, une famille de la Séauve-sur-Semaine, garagiste et assistante maternelle, deux filles qui vont à la fac et des fins de mois improbables.
C’est à lire ;
« La lutte des classes moyennes » est publié aux Éditions Odile Jacob.
Disponible à la « Librairie de Paris », librairie indépendante à Saint-Etienne/ 18.60 €